Pédagogie Montessori

Maria Montessori théorise différents concepts sur lesquels reposent l'organisation concrète du travail avec les enfants.

1- Les 4 plans de développement

C’est en 1938, à Edinbourg et à Londres lors de son cours, que Maria Montessori parle pour la première fois des plans de développement. Plus tard, en 1950 Maria Montessori élabore le graphique. Pour elle, l’enfant est perpétuellement en croissance et en métamorphose, contrairement à l’adulte qui a atteint le stade normal de l’espèce. Le développement de la vie est non linéaire, chaque étape est comme une re(naissance) ou des naissances successives semblables à la métamorphose observée dans le règne animal.

2- Les tendances humaines

Ce concept élaboré par Mario Montessori, fils de Maria Montessori désigne un principe dynamique qui pousse tout Homme à se comporter ou à agir, et qui est la cause des orientations de chacune de ses activités. Contrairement aux périodes sensibles qui sont précises et cessent à un moment, les tendances humaines générales sont actives tout au long de notre vie et nous définissent ainsi que nos besoins.

3- Le processus d'adaptation

l'enfant incarne en lui l'environnement dans lequel il est plongé et il construit en lui l'homme adapté, capable d'y vivre. Pour accomplir cette fonction, il vit une période embryonnaire, qui est spécifique à l'homme et il la vit de façon cachée, donnant l'impression qu'il est un être vierge et passif.

4- Les périodes sensibles

Maria Montessori commence à utiliser ce terme dès 1909 . Elle l’emprunte à Hugo De Vries, un biologiste hollandais, qui décrit par ce terme la métamorphose des insectes. Après éclosion des œufs de papillon, les jeunes chenilles grâce à une photosensibilité sont poussées vers les cimes des branches où se trouvent les jeunes feuilles indispensable à leur alimentation. Ce même phénomène, ce programme interne, s’observe chez plusieurs espèces d’êtres vivants, et dans le domaine psychologique, se retrouve sous différents termes selon les psychologues qui les ont observés (périodes critiques, fenêtre d’opportunité, période sensible).

5- L'ambiance préparée

C’est en observant les enfants que Maria Montessori à découvert leur «secret», c’est-à-dire que l’environnement, va permettre à l’enfant de se révéler, de se construire, de révéler sa véritable nature. «Il faut préparer les conditions qui rendent possible la manifestation des caractères de l’enfant».

Par environnement ou ambiance (de l’italien ambiante) il faut entendre un milieu préparé qui réunit un ensemble de conditions matérielles, psychologiques, culturelles, sociales et spirituelles dans lesquelles l’enfant va évoluer. C’est à l’éducateur que revient la tâche de préparer cette ambiance pour permettre à l’enfant de révéler sa vraie nature et retrouver son chemin. A chaque étape de développement, un environnement particulier sera préparé.

6- Le rôle de l'éducateur

Les premiers éducateurs de l’enfant sont ses parents ; puis quand il rejoint la Maison des enfants, l'éducateur devient une personne significative pour lui. L’éducateur n’est pas l’autorité, le gardien de la connaissance, le seul juge. Il n’est pas là pour prêcher le bon mot, car c’est l’enfant avec sa nature profonde qui va guider son travail. L’enfant est porteur de tous ses possibles, de cette force vitale qui le pousse à se développer.

7- L'observation

C’est la pierre angulaire de sa pédagogie qui va permettre la construction de l’édifice pour chaque enfant. L’éducateur devra considérer chaque enfant dans sa singularité et accepter chaque cheminement. Et, c’est grâce et par l’observation que l’on va approcher cet enfant. L’enfant n ’est jamais considéré en général, ni pensé comme un groupe d’enfants. L’approche sera individuelle et singulière. Par l’observation, on développe notre capacité à être en lien avec chaque enfant. Il est donc important de construire un cadre pour effectuer ce travail au mieux.

8- Le développement du mouvement

La bipédie, la station verticale, sera fondamentale pour le développement du genre humain :

- libération de la main,

- aplatissement de la face qui a libéré le crâne et notamment a permis le développement du cortex frontal.

9- Le développement du langage

L’être humain est un être social. Il vit en groupe, en société et à besoin de communiquer. Avec le langage, les premiers hommes ont assuré leur survie pour prévenir un danger, s’organiser pour trouver de la nourriture et se mettre à l’abri. C’était il y a plus de 2 millions d’années.

10- Le développement de l'indépendance

C’est un processus auquel nous sommes confrontés toute la vie. A tout moment, on peut devenir dépendant de quelque chose, de quelqu'un. On ne peut être indépendant que si on n’a pas été un jour dépendant.  Pour être indépendant, il faut « casser » le lien qui nous lie à un autre. La première dépendance est celle qui existe avec la mère.

11- Liberté et discipline

En agissant sur le milieu, c’est la discipline de l’activité qui est recherchée et non pas l’immobilisme de l’enfant ou sa passivité. Au contraire, en libérant l’enfant, il va pouvoir construire progressivement sa discipline intérieure. Les notions de liberté et discipline sont intrinsèquement liées. La liberté laissée à l’enfant lui permet de se discipliner intérieurement et la construction de cette discipline lui offre plus de liberté.

12- Les 3 degrés d'obéissance

L’ obéissance est en rapport avec la volonté. Elle s’obtient progressivement avec le développement de la volonté. Ces notions sont liées comme discipline et liberté. Ces termes ne sont pas antagonistes mais connexes. L’obéissance représente une 2e phase (arrivée d’un long parcours vers le perfectionnement) dans le processus de développement qui conduit à la construction de l’homme à son perfectionnement : la volonté est donc première.

13- Normalisation et déviations

Il s’agit d’un retour à un état normal de développement, restauration de conditions propices à son développement psychique et physique normal. A travers ce processus l’enfant devrait retrouver son énergie créatrice, constructrice qui va lui permettre de reprendre le cours « normal » de son évolution.

14- Le développement social

L’homme est un être social, il a besoin de l’autre, des autres pour se développer pleinement. L’autre nous renvoie à nous même ; on existe dans le regarde de l’autre, on se reconnaît et cela nourrit un sentiment d’appartenance. L’absence d’échange, d’affection, de lien social au-delà du langage conduit à la mort. Le bébé a besoin d’être enveloppé, contenu dans un regard et dans une parole pour être sécurisé et se développer. Il y a donc un rôle prépondérant de l’environnement et pour devenir humain, il faut cet environnement humain.